Création 2021
« VAINCRE A ROME ce serait comme vaincre 1000 fois »
Une fiction autour du mythe de Abebe Bikila, marathonien éthiopien, premier champion africain noir des jeux olympiques, vainqueur du marathon de 1960 à Rome en courant pieds nus, 20 ans après l’occupation italienne de l’Éthiopie sous Mussolini.
Un projet né de la rencontre de Sylvain Coher et de Thierry Falvisaner, dans le cadre d’une résidence d’écriture de l’auteur en 2018 au Théâtre Charbon, accueil soutenu par CICLIC et le CNL.
Projet pluriel : écriture dramatique, interprétation et musique originale, danse & vidéo.
En 2018, le Théâtre Charbon passe commande à l’auteur Sylvain Coher d’un texte qui serait un prolongement de son roman Vaincre à Rome, sorti en septembre 2019 aux éditions Actes Sud.
Ainsi nait, « Vaincre à Rome, la légende de l’homme-panthère capable de courir du coucher au lever du soleil », un texte de théâtre pour 5 interprètes qui propose un regard sur la vie d’Abebe BIKILA à travers la mémoire de sa femme, Yewebdar...
L’entraîneur suédois Onni Niskanen et le commentateur radio Loys Van Lee nous aident à reconstruire mentalement cette course mythique du 10 septembre 1960, durant laquelle le jeune soldat éthiopien devient le premier africain médaillé d’or.
Abebe BIKILA passe la ligne d’arrivée à l’endroit même où Mussolini déclara 25 ans plus tôt qu’il allait régler « le problème noir » avant d’envoyer ses troupes envahir l’Ethiopie.
Le corps de l’athlète est celui du danseur, c’est un corps fragile soumis à la tension et l’effort d’endurance. La musique lui offre une pulsation vitale et les mots portés par son coach et son épouse dessinent progressivement le contexte historique de la course : c’est le temps du souvenir et de la représentation, celui de l’espoir et de la désillusion. C’est la conversation d’une femme qui replace à l’échelle humaine l’Histoire tout entière d’un pays, presque d’un continent.
Ce spectacle exigeant et populaire est pour le spectateur, une immersion dans un monde où l’effort rejoint les symboles. Un monde où l’apparente simplicité d’un acte purement sportif dévoile des motivations plus secrètes.
La direction de la culture de Paris 2024, dans le cadre de sa programmation de l’Olympiade culturelle, s’est engagée à soutenir la réalisation du projet en 2021.
AUTEUR
SYLVAIN COHER
MISE EN SCÈNE ET SCÉNOGRAPHIE
THIERRY FALVISANER
COLLABORATION ARTISTIQUE ET CRÉATION MUSICALE
THOMAS CERISOLA ET ADRIEN CHENNEBAULT
ACTEURS
TIMOTHé BALLO
ADRIEN CHENNEBAULT
THIERRY FALVISANER
THOMAS CERSISOLA
GANNE RAYMOND
STAFF
RÉGIE GÉNÉRALE ET CRÉATION LUMIÈRES : SIMON LAURENT
CAPTATION ET MONTAGE : VB PRESTA
CRÉATION vidéo : MATTHIEU ETIGNARD
CONSTRUCTION Décor : Jérome pérez
collaborateur vidéo : GUILLAUME VALETTE
COSTUMES : PAULA DARTIGUES
ADMINISTRATION : SYLVIE MOINEAU
GRAPHISME : ESTELLE MAUGRAS / ROMAIN BOULINGUIEZ
Chargée de diffusion : amandine bouisseren
communication : patrick jemba
Synopsis
« Nous sommes à Rome le 10 septembre 1960. C’est l’avant-dernier jour des Jeux Olympiques et le dernier jour du calendrier Ethiopien. Le marathon est l’ultime épreuve de ces jeux et le départ vient d’être donné. Sous nos yeux, le dossard numéro onze est celui d’un jeune caporal éthiopien de la garde royale du négus. Il se nomme Abebe Bikila, il a vingt-huit ans et il est venu à Rome pour reprendre un combat déjà gagné vingt ans plus tôt. Tandis qu’il court pour faire gagner son pays, ses pensées vont et viennent au rythme des foulées.
Parmi les spectateurs, il y a le major suédois Onni Niskanen. Niskanen est l’entraineur des premiers athlètes éthiopiens. C’est le coach de Bikila. Ensemble ils ont préparé le parcours durant plusieurs mois et Bikila le considère comme un père.
À quatre mille kilomètres d’eux, dans sa maison silencieuse d’Addis-Abeba, Yewebdar Bikila attend des nouvelles de son époux. Elle s’interroge sur ses sentiments pour cet homme qu’elle connaît à peine. Si le mariage était arrangé pour dissuader le jeune homme de participer à cette course, ses sentiments sont sincères et les jeunes mariés sont les premiers surpris par leur amour naissant. Yewebdar se demande également comment Abebe sera à son retour d’Italie, selon qu’il gagne ou selon qu’il perde. Elle craint de ne plus le reconnaître.
Partout dans le monde résonnent les voix des speakers, les correspondants de presse qui suivent pour la première fois de l’Histoire des Jeux Olympiques en direct depuis les tribunes installées près du Colisée.
C’est un dialogue impossible qui se noue sur la scène, dans le temps suspendu de la course. Un dialogue de sourds comme une étrange conversation entre un coureur dans l’effort de la course, un entraineur réduit à la fonction de spectateur, une femme inquiète et la rumeur du monde occidental des années soixante. »